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- Météo des marchés – N°04-2024
Top départ pour la baisse des taux !
Comme prévu, la Banque Centrale Européenne (BCE) a réduit ses taux directeurs, grillant la politesse à la Réserve fédérale américaine (FED). Mais rien n’a été dit pour la suite. La hausse des salaires continue d’alimenter l’inflation.
Quelle vision macroéconomique ?
La Banque centrale européenne (BCE) a enclenché sa première baisse de taux depuis 2016, engendrant au passage un triple événement : monétaire, économique et boursier. Cette action met fin à une série record, initiée le 21 juillet 2022, de dix hausses de taux en quatorze mois, dont deux « massues », de 75 points de base, qui ont porté le taux de dépôt de la BCE jusqu’à 4 %. Depuis le début de cette année, les prévisions inflationnistes sont redevenues plus fiables. Le pari de retrouver une inflation proche de 2 % courant 2025 est tenable. Après avoir culminé à 8,4 % en moyenne en 2022, la hausse des prix est désormais attendue par la BCE à 2,5 % cette année. Le geste de la BCE est aussi économique. L’activité en zone euro devrait être progressivement plus soutenue au cours de l’année 2024, portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages et par la baisse des taux d’intérêt. En réduisant, cette semaine, de 25 points de base son taux de dépôt pour le ramener à 3,75 %, la BCE espère que les banques seront moins enclines à placer leur argent auprès d’elle et plus incitées à accorder des prêts aux entreprises et aux ménages, contribuant ainsi à relancer l’activité économique. En l’espace de trois mois, Christine Lagarde a ainsi légèrement revu à la hausse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut pour cette année, à 0,9 %, contre 0,6 % auparavant. Du côté des marchés financiers européens, l’événement est moins marquant, et même à relativiser, car une première baisse de taux n’est pas suffisante pour créer une tendance durable. Par ailleurs, le combat contre l’inflation n’est probablement pas terminé et la BCE n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire, d’autant qu’elle ne connaît pas encore les intentions de la Réserve fédérale américaine, qui n’a toujours pas abaissé ses taux des Fed Funds.
Quelle interprétation des marchés financiers ?
Cette première baisse des taux de la BCE était déjà intégrée dans les cours de Bourse et n’a même pas été saluée particulièrement par les marchés financiers. Cette frilosité s’explique très bien : aucune indication sur la poursuite du mouvement de baisse des taux n’a été donnée, car l’inflation fait de la résistance. Les économistes de la BCE ont même revu à la hausse leur prévision de l’évolution des prix, à 2,5 % en 2024, soit encore loin de l’objectif de 2 % fixé par la banque centrale. Christine Lagarde a indiqué que la progression des salaires restait trop élevée. Les Etats-Unis ont exactement le même problème, ce qui explique pourquoi la Réserve fédérale américaine tarde à agir. Quant aux entreprises de croissance, il convient d’attendre une action de la Fed pour que la baisse des taux les stimule. C’est en effet la banque centrale américaine qui a de l’influence sur les valorisations de ces sociétés ultra représentées à Wall Street. Autrement dit, la BCE a fait un premier geste indispensable mais pas suffisant.
Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?
Dans cet environnement économique et financier, nous conservons toujours une position relativement prudente et sélective. Toutefois, nous constatons une certaine aberration sur les marchés financiers : les valeurs moyennes cotées sont aujourd’hui moins bien valorisées que si elles ne l’étaient pas, alors que, historiquement, c’était l’inverse, puisque la Bourse incite à la transparence sur les comptes et offre une liquidité que le private equity ne peut pas fournir. Avec le capital investissement, l’épargnant doit conserver sa position de nombreuses années : huit ans, voire davantage. Une fois cet environnement décrit, il est légitime de se demander pourquoi, d’un seul coup, les valeurs moyennes retrouveraient de l’éclat en Bourse. Nous voyons trois raisons. D’abord, depuis la fin de la crise sanitaire, les performances opérationnelles des small caps, en 2021, en 2022 et encore en 2023, ont été inférieures à celles des grandes valeurs. Toutefois, la situation tend à s’inverser cette année, notamment dans la perspective d’une croissance économique qui devrait réaccélérer dans la zone euro. Ensuite, selon Goldman Sachs, le Stoxx Small, l’indice qui regroupe les petites valeurs européennes a souffert nettement de la hausse des taux. Mais la baisse des taux des banques centrales se profile. Enfin, les valeurs moyennes ne sont pas chères. Au lieu d’afficher une surcote en termes de ratio cours sur bénéfice sur douze mois glissants par rapport aux grandes (de l’ordre de 18 % depuis 2007 sur une base médiane), elles offrent aujourd’hui une décote historique de 4 %. Il faut remonter à la crise financière de 2008-2009 pour retrouver une situation aussi exceptionnelle. Cela avait conduit ensuite à un beau rally sur ce profil de sociétés. Ce contexte singulier peut être mis à profit en intégrant des OPCVM small et mid caps dans son assurance-vie, son compte titres, son plan d’épargne en actions, etc.
Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.
Eric BORIAS / Laurent CORNET