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  5. Météo des marchés – N°08-2024

Visibilité réduite sur les marchés financiers !

La nervosité est de mise sur les grandes places financières, dont Paris. La dégradation du marché de l’emploi aux Etats-Unis alimente la crainte d’un atterrissage brutal de l’économie américaine.

Quelle vision macroéconomique ?

La Réserve fédérale américaine (Fed) aurait-elle pris du retard sur le cycle économique ? La question se pose, au vu du rapport du département du Travail américain qui révèle une brusque et nette dégradation du marché du travail. Focalisée sur l’inflation, qu’elle compte bien ramener le plus rapidement possiblement proche de sa cible (2 %), la banque centrale s’est montrée réticente à réduire ses taux, au risque de provoquer un ralentissement de l’économie américaine, qui semble désormais se matérialiser. Le président de la Fed, Jerome Powell, souligne néanmoins que les progrès observés sur le front des prix à la consommation devraient permettre à l’institution de procéder à une première baisse de taux (depuis mars 2020), lors de la prochaine réunion, en septembre. L’affaiblissement plus rapide que prévu du marché de l’emploi menace toutefois l’élan de l’économie américaine, et met ainsi la pression sur la Fed, qui pourrait être contrainte d’assouplir plus drastiquement sa politique monétaire. L’homme fort de la banque centrale américaine a également alerté sur l’équilibre délicat entre une baisse des taux trop précoce qui revigorerait l’inflation et une baisse trop tardive, qui pèserait sur l’activité économique.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

De nombreuses entreprises européennes et américaines ont montré des signes de faiblesse à l’occasion de la présentation de leurs résultats semestriels. La grande caractéristique de cette saison de résultats tient au fait que tous les secteurs d’activité ont connu des bas, des tensions, alors que lors des précédentes, certains secteurs ressortaient du lot. L’exemple le plus frappant est celui du luxe qui avait jusqu’alors démontré une forte résilience. Tous les acteurs, hormis peut-être Hermès, ont souffert ce trimestre. Il n’y a pas cette fois-ci « d’endroit » pour se replier. Les investisseurs avaient fait preuve d’un trop grand optimisme sur la consommation mondiale, ils doivent revoir leurs prévisions à la baisse. Les experts ignorent si nous sommes face à un trou d’air ou à un ralentissement de la consommation, notamment chinoise. La période actuelle s’y prête, au regard des nombreuses incertitudes économiques (atterrissage en douceur de l’économie américaine, ralentissement de l’économie européenne…), politiques (inquiétudes quant à la constitution d’un gouvernement en France, élection présidentielle aux Etats-Unis…) et géopolitiques (guerre en Ukraine qui n’en finit pas, tensions au Proche-Orient…) qui prévalent. Enfin, des interrogations fortes se font jour sur l’intelligence artificielle (IA), un des moteurs importants de la hausse récente des marchés, et sur le consommateur qui donne des signes de faiblesse un peu partout dans le monde, et notamment en Chine. De nombreuses questions se posent désormais sur la portée réelle de l’intelligence artificielle, sur les sommes gigantesques qui sont investies pour son développement et sur le retour sur investissement, etc. Le sujet était déjà apparu il y a un an. Il s’était traduit aussi par une correction.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

L’évolution du contexte économique, politique et géopolitiques (cf ci-dessus) nous conduit et nous a conduit à une certaine prudence et à ajuster les thématiques d’investissement d’un semestre à l’autre. En effet, l’attentisme peut constituer parfois la meilleure stratégie : il est souvent plus sage de ne pas réagir impulsivement aux fluctuations des marchés financiers. L’histoire récente, notamment la crise sanitaire de 2020, montre que les marchés peuvent rapidement rebondir après des chocs majeurs. Le S&P 500, indice large américain, par exemple, a récupéré ses pertes en seulement six mois. Bank of America a quantifié les sommes que les investisseurs pourraient perdre (ou ne pas gagner) en essayant d’anticiper les hausses et les baisses des marchés. En examinant près de cent ans de données (depuis 1930), elle a constaté que manquer les dix meilleurs jours du S&P 500 de chaque décennie aurait réduit le rendement total à 28 %, contre 17.715 % pour ceux qui sont restés investis en permanence, à travers les hauts et les bas du marché. Ces chiffres soulignent l’importance de la constance et de la patience sur les marchés financiers. Nous pouvons tirer trois grandes leçons de ces constats. En premier lieu, essayer à tout prix de prédire quand un secteur, un indice ou une valeur sera au plus haut (ou au plus bas) constitue une erreur. La conviction dans la stratégie d’investissement doit l’emporter sur la volonté d’atteindre un niveau magique. Dans un deuxième temps, il apparaît essentiel de se concentrer sur les secteurs.
Enfin, l’histoire montre qu’il vaut mieux rester investi dans les marchés financiers sur le long terme. La probabilité de perdre ses avoirs est extrêmement faible, et ce, même en cas de krach boursier, d’attentats majeurs ou encore de crise sanitaire sans commune mesure. Il est donc préférable de maintenir ses positions tout en diversifiant les placements.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

Eric BORIAS / Laurent CORNET