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  5. Météo des marchés – N°10-2024

Les déficits, un sujet essentiel mais qui n’intéresse pas les marchés financiers !

Pourtant, le déficit des Etats-Unis dépasse 6 %, comme celui de la France, faisant peser un risque de dérapage incontrôlé de la dette. Or la question n’est pas de savoir si les finances publiques vont se dégrader, mais à quelle vitesse.

Quelle vision macroéconomique ?

La persistance de déficits budgétaires aux Etats-Unis et dans d’autres pays, comme la France, exerce une pression à la hausse sur les rendements des obligations souveraines (Etat). Dit autrement, le coût pour lever de la dette restera plus élevé que prévu, et durablement, même si les banques centrales sont engagées dans une baisse de leurs taux d’intérêt. Les investisseurs voudront naturellement bénéficier d’une prime de risque. Et si les Etats empruntent plus cher qu’ils ne le devraient, il en sera de même pour les entreprises, dont le coût du crédit est lié à celui des pays. Ce qui devrait nous conduire, dans les années à venir, à avoir une croissance durablement molle dans les pays avancés, car une partie de plus en plus grande de la richesse produite partira dans le paiement des intérêts. Le cadrage pour le projet de loi de finances pour 2025 est simple : un effort budgétaire de 61 milliards, dont 41 milliards de ralentissement des dépenses et 20 milliards de renforcement de la pression fiscale. L’objectif ? Ramener à 5 % du PIB un déficit qui atteindrait l’an prochain 6,9 % sans mesures d’ajustement. L’Etat sera le premier contributeur aux efforts de modération (sa part est de 52 %), avec 21,5 milliards d’économies. La protection sociale occupe la deuxième place (36 % des mesures), pour 14,8 milliards, suivie, en troisième position, par les collectivités locales avec 5 milliards ciblées. Au total, le gouvernement ne stabilisera même pas la dette. Elle progresserait même de presque deux points de pourcentage, à 114,7 % du PIB ! Et encore, à la condition que le gouvernement tienne ses engagements.
La Banque centrale européenne (BCE), sans surprise, a abaissé pour la troisième fois ses taux directeurs. La baisse de 25 points de base ramène le taux de la facilité de dépôt à 3,25 %, le refi à 3,4 % et la facilité de prêt à 3,65 %. Cette décision prise à l’unanimité selon la BCE fait suite à un geste en juin et à un autre en septembre dernier. L’institution a ainsi poursuivi la détente monétaire engagée cet été. Les marchés ont bien réagi à ces annonces monétaires. L’euro s’est légèrement affaibli et les courbes de taux se sont logiquement repentifiées par une baisse des taux courts. Ce qui est une bonne chose pour les institutions de crédit qui font de la transformation en empruntant à court terme et en prêtant à moyen long terme.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Les entreprises abordent une nouvelle séquence. Depuis la sortie de la crise sanitaire, de nombreux acteurs avaient surpris favorablement la communauté financière en dévoilant des marges opérationnelles record, tirées par une forte reprise des volumes… et de belles hausses de prix. Cette époque est révolue. Cet été, les comptes du premier semestre ont montré que les volumes étaient en berne, et les publications du troisième trimestre devraient confirmer la fin du pricing power, cette capacité à augmenter les prix sans que la demande pour le produit ou pour le service faiblisse. En attendant, les publications du troisième trimestre promettent d’être mouvementées dans plusieurs secteurs. En résumé, tous les secteurs et toutes les zones géographiques semblent affectés par une croissance plus molle que prévu. L’activité économique est mal orientée dans certaines économies européennes à commencer par la plus grande d’entre elles : l’économie allemande. Berlin anticipe même une seconde année de récession. Le gouvernement tablait au printemps sur une croissance « molle » de 0,3 %, il s’attend maintenant à un recul du PIB de 0,2 % cette année.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

Une nouvelle fois, les actions américaines parviennent à être plus performantes que les valeurs européennes en raison d’une croissance de leur bénéfice net par action plus importante. Selon le consensus FactSet, les analystes tablent pour 2024 sur une augmentation des profits de 11 % pour le S&P 500 et de seulement 3 % pour le Stoxx Europe 600.
En raison d’un contexte politique compliqué en France et dans le cadre d’une allocation d’actifs en assurance-vie ou en compte titres, pour la partie UC (Unités de Comptes), les Etats-Unis doivent occuper la première place (45 %). Ensuite, nous recommandons de mettre 25 % de valeurs françaises, 10 % d’actions européennes hors France, 10 % de Japon et, enfin, 10 % d’émergents. Nous conseillons de lisser ces investissements avec des versements programmés, mixer sécurité et UC et « ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier ».

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

Eric BORIAS / Laurent CORNET