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- Météo des marchés – N°42-2021
Les banques centrales changent de braquet !
Hausse des taux, accélération des « taperings », futur arrêt des programmes d’achats d’actifs : chaque banque centrale adopte son propre rythme.
Quelle vision macroéconomique ?
Les marchés financiers entrent maintenant dans un environnement fait de divergences de politiques monétaires. En effet, si la Réserve fédérale américaine a bien décidé d’accélérer son « tapering » (réduction progressive des achats d’actifs), et même de réviser à la hausse ses anticipations d’augmentation de taux des fonds fédéraux, la Banque d’Angleterre, elle, a tout simplement annoncé un premier relèvement de ses taux. La banque centrale américaine ne pouvait décemment laisser passer une inflation proche de 7 %, à un plus-haut depuis le début des années 1980. Il en allait de sa crédibilité. Les membres du Comité de politique monétaire s’attendent en moyenne à trois hausses de taux d’un quart de point en 2022, qui seront suivies de trois nouveaux relèvements en 2023 et deux en 2024. Quant à la BCE, elle a confirmé achever fin mars son programme d’urgence pandémique (PEPP), mais elle maintiendra un biais accommodant. En effet, elle ne donne aucune date de fin de ses achats d’actifs financiers (dans le cadre du programme standard dit « APP »). La BCE a en effet relevé ses prévisions de hausse des prix à 3,2 % pour 2022 (contre + 1,7 % prévu en septembre dernier), après 2,6 % en 2021 (+ 2,1 %), et au-dessous de 2 % dès 2023, à exactement 1,8 % (1,5 % en septembre). A l’inverse, l’institution a réduit sa prévision de croissance pour 2022 à 4,2 % (contre 4,6 %) et l’a relevée pour 2023 à 2,9 % (contre 2,1 %). « Dans les circonstances actuelles […], il est très improbable que nous relevions les taux d’intérêt durant l’année 2022 », a affirmé Christine Lagarde. La crise souveraine de 2011-2012 est toujours dans l’esprit des banquiers centraux européens. Ces grandes manoeuvres n’ont pas effrayé les investisseurs. Mais elles ne seront pas sans conséquences économiques et financières au fur et à mesure de leur mise en oeuvre, notamment pour les pays émergents et leurs devises. Le Fonds monétaire international (FMI), tout en saluant ces décisions, a appelé à la plus grande prudence.
Quelle interprétation des marchés financiers ?
La perspective d’une première hausse des taux de la Réserve fédérale à partir de mars ou d’avril 2022 change la donne. Mais il est encore trop tôt pour savoir à quel point l’environnement va en être bouleversé. En première ligne, les sociétés de croissance peuvent être pénalisées par des taux plus élevés, car cela pèse sur leur valorisation boursière. Ces dernières, qui ont beaucoup grimpé ces derniers mois, peuvent perdre de leur lustre dans un cycle de hausse des taux.
Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?
La réduction des volumes d’échanges à l’approche des fêtes de la fin d’année, avec son cortège de séances écourtées et de jours fériés, plaide pour une plus grande volatilité. Sera-t-elle favorable aux indices ou jouera-t-elle en leur défaveur ? La crise sanitaire et Omicron sont des éléments déstabilisateurs de taille, mais, dans le même temps, les prévisions pour 2022, des différents experts, restent solides pour la croissance et l’emploi, aussi bien aux Etats-Unis que dans la zone euro.
Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.
Eric BORIAS / Laurent CORNET